SEZAR AIME EBNNISTT
Elle était la belle, la seule, l’incomprise
Dans sa foi profane, de sa voix éprise
Dévoilée devant l’homme, l’opprobre de sa vie
Rendait la flamme de son cœur aux cendres de l’infini.
Il était l’admirable, l’esseulé, le méconnu
Dans son antre solitaire, dans son temple éperdu
Déçu par l’amour, le léthé de son existence
Coulait de son rythme régulier vers la potence.
Ebnnistt, la tête enfouit dans ses mains, observait
Ce qu’une vie mortuaire lui avait vendu
Sézar, replié sur lui-même, d’une pensée qu’il l’asservait
Se voyait rien qu’un tout cruel et heureux pendu.
Deux blasphèmes partagés n’en font plus qu’un
Lorsque Ebnnistt et Sézar effleurent de leurs mains
La vérité des dieux qui pour chaque mortel
Crées celui qui apaisera ses plaies éternelles.
De sa voix caressante elle a murmuré
Ce que l’ouïe d’un homme rêve d’entendre
Ses propos impudents, impies mais si tendres
Emporta Sézar au septième ciel des passionnés.
« Mortel d’entre les Mortels, tu deviens fou,
Oublie ta vie, oublie tes songes amalgamés de tabous
Le léthé de ma bouche coule inexorablement dans tes veines
La rivière d’un passé soucieux ne vaut pas tant de peines
Les flots d’aujourd’hui coulent dans ce désert
D’un Sahara brumeux d’espace et de liberté
Quand le son de ma voix de sa tonalité pervers
Fait frissonner ton corps dans une pulsation électrique, murmurer
De petits mots, soigner de mon sang de grandes douleurs
Par ce long sacrifice pour combler de bonheur
Sézar et Ebnnistt, deux sauvés du malheur. »
Elle est alors la belle, l’adulée, l’aurore
De ce printemps d’une vie au noir soleil
Entre éclairé de longue lumière d’amour si fort
Entre absence, attente et doux moments au goût de miel.
Il est alors l’admirable, le sage, l’interprète
Du cœur de sa bien-aimée qui se prête
Aux tendres jeux, de tendres amoureux, qui de leurs yeux
Emerveillent temple et antre devenus châteaux merveilleux.
En procession devant les dieux, ils les remercient
D’une telle extase à tous deux partagée d’envie
Les cieux dans leur grâce qui ont sacrifié
Mille abandonnés pour deux heureux de l’éternité.
Débrouille